Patañjali définit le yoga ainsi:
yogaś citta-vṛtti nirodhaḥ
Le yoga est la maîtrise des fluctuations du mental
L’âme, le Soi, doit contrôler le souffle, le mental et toutes ses activités et les sens.
Sinon, le mental dirige, très influencé par les sens.
La différence, entre l’ignorance source de souffrance et la liberté absolue source de la Joie, ne se fait pas dans les circonstances ni dans la Réalité, mais dans le mental.
Le mental maîtrisé permet de refléter la Réalité. La Réalité, c’est sat – cit – ānandā, existence – conscience – béatitude. Tout dans le monde emprunte son existence à la Réalité. Rien n’existe en soi, comme la table en bois n’existe pas sans le bois. Le monde n’est fait que de noms et de formes. Il n’est pas substantiellement réel, seulement expérientiellement réel. La Réalité ne change jamais, elle est indépendante du temps et de l’espace. Le temps et l’espace sont des idées, des projections.
Le mental comprend
- le mental analytique manas,
- le cœur/mémoire citta,
- l’intelligence buddhi et
- l’ego ahaṃkāra.
La partie du mental la plus problématique, celle qui demande le plus de travail et génère le plus de souffrances, est probablement citta. Il nous faut contrôler et nettoyer toutes nos mémoires émotionnelles, programmations, préférences, identifications, …
Je ne sais pas si Patañjali en parlant de citta pensait au mental en général, ou spécifiquement à citta, l’intelligence du coeur/la mémoire. Il me semble qu’ultimement, toutes les dimensions du mental doivent être sous contrôle, y compris, au final, ahaṃkāra, l’ego. Les citta-vṛtti, les activités du mental, qu’il décrit plus loin, impliquent toutes les dimensions du mental.